mardi 31 mars 2009

Do you speak Marois ?

Pour mon billet d'aujourd'hui, je fais un saut dans le temps, à peine quelques mois en arrière. Une chronique que j'aurais écrite en novembre 2008 si ce blogue avait existé à ce moment là.

Lors de la dernière campagne électorale provinciale, la chef du parti Québécois a essuyé quelques commentaires sur son prétendu état de santé. Selon ses opposants, la chef péquiste avait de la difficulté à suivre le rythme effréné de la campagne. On la disait « pas en forme ». L'histoire a circulé dans les médias. Pour faire taire ses détracteurs, la Castafiore du PQ a convoqué les journalistes aux aurores sur le Mont-Royal pour qu'ils la joignent dans son exercice de marche quotidienne. Elle a alors prouvé à tous que les rumeurs sur son état physique étaient fausses.

Cet épisode de la campagne électorale m'a profondément mystifié. Je ne vois pas en quoi l'état physique d'une personne a à voir avec sa capacité de remplir ses fonctions de politicien(ne), ou, éventuellement, de premier(ère) ministre. Par contre, il me semble que la capacité de s'exprimer correctement en anglais est une condition sine qua non à remplir de telles fonctions.

Pauline Marois. On parle ici de quelqu'un qui veut diriger un (éventuel) pays. Quelqu'un qui aspire à représenter le Québec dans des instances et organisations internationales (ONU, anyone?). Madame Marois, on nous l'a rappelé à plusieurs reprises, est l'une des politiciennes, toutes allégeances confondues, ayant le plus d'expérience dans le
« métier ». Elle a été élue pour la première fois en 1981 et a été à la tête d'importants ministères au cours de sa carrière. Elle a brigué l'investiture du PQ deux fois (1985 et 2005) pour enfin devenir chef du parti en 2007. Bref, politiquement parlant, la Marois n'est pas née de la dernière pluie. Voulez-vous bien me dire pourquoi elle n'a pas entrepris d'apprendre à parler l'anglais ? Come on !!! C'est honteux ! Que madame Marois ne puisse pas mieux s'exprimer dans la langue du smat, ça dépasse l'entendement. On parle de quelqu'un qui a comme ambition de diriger un pays (car j'imagine qu'elle espère toujours en venir là un jour, puisqu'aux dernières nouvelles, elle était encore chef du PQ). En 2009, quel chef d'État peut se permettre de parler l'anglais comme un chat sauvage scandinave ?

Ce n'est pas comme si elle n'avait jamais eu l'occasion de l'apprendre, l'anglais, au cours des 25 dernières années. Quand elle s'est retirée de la vie politique suite à sa défaite face à André Boisclair en 2005, elle aurait pu profiter de ce temps de repos pour faire quelques efforts et se coltailler plus sérieusement avec la langue de Shakespeare, me semble. Madame Marois n'a aucune excuse de n'avoir jamais appris l'anglais.

Le pire dans toute cette histoire, c'est le mutisme total de tout le monde. Durant la campagne électorale, personne n'a osé soulever la question. Aucun journaliste, même pas ses adversaires. Pourquoi ? Il me semble que la capacité d'un premier ministre à s'exprimer en anglais est autrement plus importante que sa forme physique. Est-ce un sujet est tabou au Québec ? Moi je pense que oui.

Je ne tolèrerais pas que le premier ministre du Canada soit unilingue (français ou anglais). C'est la même chose pour le Québec. On ne s'attend pas à ce que le premier ministre de la Colombie-Britannique ou de Terre-Neuve parle parfaitement le français (à la limite, même pas un peu). On s'en tape du français parlé par les premiers ministres des autres provinces (bon, peut-être pas celui du Nouveau-Brunswick qui se doit quand même d'être bilingue dans la seule province de la constitution à l'être officiellement). Pourquoi ? Parce que les autres provinces n'ont pas les aspirations
-légitimes- du Québec de jouer un rôle sur l'échiquier politique international. Vous ne trouvez pas ça ironique que ça soit la chef du parti qui défend justement la place du Québec à l'international qui parle si mal l'anglais ?

Je suis farouchement nationaliste mais je continue à croire qu'on est plus fort que notre adversaire quand on a le choix de l'envoyer promener dans sa langue pour qu'il comprenne ou dans la nôtre pour qu'il soit tout mêlé. Le nombre de langues que quelqu'un parle et comprend est autant de cordes à son arc. Personnellement, mon arc n'en compte que 3 (et demie). Je trouve que ce n'est pas beaucoup - et je ne suis que blogueuse. Imaginez un(e) aspirant(e) chef de
« pays » ! Quelle crédibilité aura cet État quand il devra négocier sur le plan international... « Don't be heuu... inquiète » ???

jeudi 26 mars 2009

Talk of the town: la fin des Invincibles

Les Invincibles était un série amusante, joyeusement ficelée, incroyablement bien réalisée avec un casting béton et des acteurs de talent. Toutefois, on est loin du chef d'œuvre, du génie que certains -même des journalistes connus et reconnus - clâment dans leurs commentaires et/ou blogues. Come on! Plusieurs sont même prêts à accorder ipso facto aux Invincibles le statut de série-culte. Re-come on !! Pour moi, une série-culte, c'est Lance et Compte, la 1ère saison (diffusée à Radio-Can en 1986). Et encore, elle se mérite le sceau de série-culte principalement par des gens qui l'ont écoutée encore ado (moi étant à l'époque à peine pré-ado) ou jeunes adultes. Il y avait là d'ailleurs quelque chose de complètement nouveau à voir pour la première fois des scènes de cul à la télé et entendre de vrais gros mots québécois sortir de la bouche des personnages.

Dans le cas des Invincibles, on parle d'une série adoptée par une majorité d'adultes supposés "matures". Je me pose de sérieuses questions au sujet de ceux qui élèvent cette série au niveau du culte. Se sont-ils reconnus dans le scénario ? Ont-ils joui de voir enfin des personnages leur ressemblant faire l'objet d'une émission -reconduite 3 fois - sur les ondes publiques radio-canadiennes ? Si c'est le cas, je trouve ça quelque peu troublant.

Il y a quelque chose d'un tantinet bizarre à ce qu'autant de gens aient à ce point trippé sur les aventures loufoques et improbables de P-A, Steve, Carlos et Rémi. Comprenez-moi bien, j'ai moi aussi beaucoup aimé cette émission: j'ai été très contente de la voir revenir au petit écran pour une troisième fois et je n'ai pratiquement manqué aucun épisode. Toutefois, de là à brailler lors de la finale et mobiliser la province pour partir une pétition visant une suite, woh menute !

dimanche 22 mars 2009

Plateau, vous avez dit Plateau ?

Le Plateau Mont-Royal, est, pour certains, le quartier le plus cool où être (et surtout, être vu) à Montréal. On a même vu apparaître une expression couramment comprise par une majorité de Québécois, « la Clique du Plateau », censée désigner une certaine classe de gens qui auraient des orientations politiques plus à gauche et qui préfèrent manger granolle si ce n'est bio. Pour d'autres, le Plateau est l'antre du cool et du branché, donc le lieu de résidence de prédilection dans la Métropole. Je soupçonne d'ailleurs que le quartier soit en grande partie peuplé d'expatriés des régions âgés de 20 et 35 ans qui, lorsqu'ils quittent Sainte-Agnès-des-Landes, courent s'établir dans le quartier le plus hip de la Métropole.

Il est vrai qu'on trouve sur le Plateau une sorte de microcosme. Un endroit où la concentration de boutiques, épiceries fines, restaurants et bars est hallucinante et permet de profiter et goûter pleinement la vie urbaine à son meilleur. De plus, desservi par le métro et localisé à quelques pas de la montagne, l'endroit est avantageusement situé. Je pense toutefois que la réputation actuelle de ce quartier est surfaire. Il y a 15-20 ans, le Plateau était encore une enclave jalousement gardée par quelques irréductibles originaux qui l'ont probablement depuis déserté. Comme toute chose originale lorsqu'elle devient mainstream, le Plateau perd peu à peu de sa saveur. De plus en plus récupéré dans la culture et l'imaginaire collectif, l'endroit n'est plus qu'une représentation de lui-même.

La question surgit d'elle-même : quel est le futur Plateau à Montréal ? Quel est le quartier en émergence encore mal connu ? Le MileEnd ? Probablement trop collé sur le Plateau et déjà passablement populaire. Homa ? Ça prendra plus à Hochelaga-Maisonneuve qu'un nom ridicule voulant rappeler les acronymes new-yorkais pour devenir cool. Petite-Patrie ? Le quartier a déjà été adopté par une faune bigarrée et offre un potentiel intéressant. Personnellement, je vote pour le quartier entourant la Promenade Masson dans Rosemont.

Internautes, je veux votre avis. Quel est le prochain Plateau à Montréal ? Gens «des régions», je ne vous oublie pas! Amossois(es), Maskoutains(aines), Louperivois(es), Trifluviens(ennes), dites-moi quels sont vos quartiers branchés. Je veux me culturer et entendre l'avis du Grand Québec. La Malbaie a-t-elle un quartier qui groove ? Et Sept-Iles ? Montréal n'a pas le monopole du cool et de l'original. Je veux connaître les places le fun en dehors de la Métropole. Donnez-moi des idées, je me cherche des endroits « urbains et branchés » en région pour mes vacances cet été !

samedi 14 mars 2009

Les écologistes du mignon

Sauvons les phoques et leurs bébés blanchons, sauvons les ours polaires (blancs eux aussi), sauvons les manchots empereurs, les pandas (ils sont en partie blancs, ne l'oublions pas). Sauvons ! Sauvons !! Sauvons !!! Sauvons surtout ce qui est cute, oui.

Ne trouvez-vous pas ça bizarre qu'on ne voit personne brandir des pancartes pour empêcher l'extermination du crapaud équatorien aux purulentes pustules de muqueuse venimeuse qui, pourtant, joue un rôle prépondérant dans l'écosystème en se nourrissant principalement du parasite s'attaquant aux plantations de café dont la récolte fait vivre une bonne partie des habitants pauvres de la région ? Non, les écologistes et les émules qu'ils réussissent à embarquer dans leurs lubies n'ont de préoccupations que pour le cute et le mignon. Exit le mille-pattes borgne d'Indonésie. Oublié le grand tamanoir albinos des Andes. La nature étant ainsi faite, elle n'a pas favorisé toutes les espèces dans l'attribution des caractéristiques favorables à leur sauvegarde par la nature humaine.

Animaux de tous acabits, voici un indice de votre chance d'être sauvés de l'extinction par les humains : si vous avez déjà fait l'objet d'un jouet, mieux encore d'un toutou, vous êtes sauvés. Un groupe de go-gauche écologistes risque fort bien de vous prendre pour cause quelque part sur la planète et clamer que la Terre ne pourra pas continuer de tourner si vous disparaissez de sa surface. Toutefois, gare à vous si vous n'êtes pas beau à voir en peinture : dans un avenir plus ou moins rapproché, vous êtes promis à une disparition certaine. C'est plate, mais vous aviez juste à vous arranger pour être les premiers à piger dans le sac-à-faces des animaux. La prochaine fois, prenez exemple sur les loutres, koalas, lynx et autres animaux rusés que je soupçonne avoir coupé dans la file menant au Tout-Puissant. Sur Terre, c'est la loi du plus fort, quitte à tricher dès la création du monde pour se voir attribuer les plus beaux atouts fauniques. Quelqu'un d'ailleurs - je ne me rappelle plus qui- a déjà appelé ça la « sélection naturelle ».

jeudi 12 mars 2009

Les terroristes de la beauté

Des étrangers en terre américaine. Un plan machiavélique. Une idée fixe. Une mission suicidaire. Un objectif impensable, plus grand que nature. Des hommes veulent s’attaquer aux Twin Towers à New York. Ils réussiront. C’est l’histoire du magnifique film documentaire de James Marsh, Man on Wire.

Philippe Petit est un artiste. Un show man casse-cou bourré de talent. Un saltimbanque au vrai sens du terme qui, de plus, aime provoquer la controverse. C’est ce qui le pousse, au début des années 70, à tendre un fil de fer entre les deux clochers de la basilique Notre-Dame-de-Paris et à le traverser. Rebelote quelques années plus tard sur le Sydney Harbour Bridge en Australie. Toutefois, ce que l’homme veut conquérir depuis qu’il est petit, c’est le toit du monde : les tours jumelles qu’on projette construire à New York. Et voilà que le projet le plus fou à s’être approché de la Grosse Pomme commence à germer.

Man on Wire est un film magnifique qui nous fait passer par toute une gamme de grandioses émotions. On suit l’équipe de joyeux fous qui ont tout imaginé pendant des années pour réaliser Le coup qui verra son dénouement en août 1974.

Ce film est aussi un brillant hommage aux Twin Towers, ces édifices historiquement symboliques. C’est fascinant de voir comment des hommes d’un autre pays s’y sont pris pour déjouer les deux jumelles et leur faire l’amour. C’est triste de penser que près de 30 ans plus tard, des étrangers d’une autre espèce les ont transpercées au point de les faire s’écrouler.

dimanche 8 mars 2009

Productrice, mais pas trop

Anne Marie Losique est une bimbo et, accessoirement, une femme d’affaires. D'ailleurs, on dirait que la transformation d'AML en bimbo a suivi son ascension dans le domaine de la production télévisuelle. Toutefois, si elle a su devenir une femme d'affaires redoutable, sa transformation physique, à mon avis, est de loin la plus flamboyante sans pour autant être de bon goût.

Anne Marie Losique semble avoir touché à tout dans le domaine télévisuel. Animation, production, pseudo-artiste-interprète mais, surtout et avant tout, « vedette wannabe ». C’est à croire que sa vocation de productrice n’a été motivée que par son désir d’être elle-même sous les feux de la rampe. Après avoir commencé en jouant les animatrices à la barre d’une émission sur le cinéma, la Losique a continué en produisant les shows où elle apparaissait (Box Office et La vie rurale, entre autres). On a d’ailleurs pu suivre à l’écran la transformation en bimbo assumée de cette fille au départ bien née mais mal fagotée.

Ma théorie est la suivante : le succès – mérité, comprenons-nous bien- d’Anne-Marie Losique en tant que productrice est en fait dû à une erreur de parcours. La jeune Losique, sans grand talent apparent pour l’animation télévisuelle, fut pistonnée dans le milieu par un papa bien placé dans le monde du cinéma. S’ensuit l’animation d’une série télé à succès sur le 7e art. Toutefois, lorsqu’après quelques années la chaîne télé produisant l’émission en question décide de tirer la plogue, l’animatrice s’improvise productrice dudit show pour ainsi assurer sa job d’animatrice et continuer à voir son visage (et son corps!) au petit écran. Et il s’avère que la bimbo en devenir a un certain talent. Pour la production, s’entend. Son succès de productrice ne fait toutefois pas fondre son désir de voir apparaître son minois à la tivi. Et la voilà donc qui vogue sur le succès de son entreprise de production qui lui servira, de façon régulière, à se mettre en scène dans les projets qu’elle développe. Le dernier en lice : Pole Position, une émission « télé-réalité » où différents bars de danseuses nues seront en compétition. Le comble de cette quête du Saint Graal porno : élire le meilleur établissement du genre au Québec. De la classe, dites-vous?

Encore une fois, la bimbo par excellence trouve le moyen de se mettre en scène dans sa propre production. Une question me trotte dans la tête : AML s’est-elle transformée physiquement de la sorte pour concorder avec les émissions mauvais-goût qu’elle produit ou adapte-t-elle les formats télévisuels de sa maison de production à sa graduelle métamorphose en reine des bimbos?

Bref, faute d’avoir pu devenir une comédienne/actrice/chanteuse de talent respectée, AML est devenue un productrice prolifique. Toutefois, elle a tendance à perdre le peu de crédibilité à son crédit quand elle produit des navets d’un goût douteux dans lesquels, surcroit de mauvais-goût, elle-même se met en scène. Finalement, Anne-Marie Losique aura atteint son objectif : voir sa tronche à la télé dans des émissions qui lui conviennent parfaitement car produites par elle.


Et le pire, dans tout ça, c'est que cette pioche a les mêmes initiales que moi.

lundi 2 mars 2009

La peste

Ces jours-ci, on parle beaucoup des jeunes et de l’intimidation à l'école (commentaire de Pat Lag le 25 février 2009 sur Cyberpresse). Une des constantes dans les situations d’intimidation est bien sûr le rapport de force entre le « fort » et le « faible », où le perdant semble toujours être le même. Bref, à l’enfance et l’adolescence, mieux vaut ne pas être « rejet ». L’équation « être rejet » = « souffrir d'intimidation » n’est pas absolue. Tous les rejets ne seront pas intimidés. Toutefois, tous ceux qui seront victime de ce genre de sévices ont de très fortes chances de devenir rejet s’ils ne l’étaient pas au départ.

Tout cela me replonge dans mes lointains souvenirs du secondaire (qui remonte à plus de 15 ans). Heureusement, je n’ai jamais été rejet et encore moins bully. À l’époque (aujourd’hui encore, j’imagine), je n’étais rien. Rien, dans le sens de « aucune étiquette ». À l’adolescence spécialement, cette absence d’étiquette vaut de l’or.

J’ai toujours trouvé déplorable que certains (plus faibles? plus démunis?? plus laids???) se fassent attaquer de la sorte. Paradoxalement, je n’ai jamais pris leur défense, bien que l’envie se soit souvent faite sentir. Pourquoi n’ai-je jamais mis mes culottes et défendu le persécuté? Parce qu’au primaire et au secondaire, la peur de se voir apposer l’étiquette « rejet » nous tenaille. Je me rappelle clairement avoir ressenti cette peur à quelques reprises lorsque je suis arrivée dans cette nouvelle école (publique, mixte et sans uniforme; tout le contraire de l’ancienne) en secondaire IV. La détermination de la caste à l’adolescence tient à bien peu. Elle se joue en quelques instants et peut être défaite instantanément. On marche sur une corde raide. Jusqu’à ce qu’on se fasse un groupe d’amis sincères et qu’on réalise que si ces amis ne sont pas considérés comme cools et populaires, ils ne sont pas non plus étiquetés rejets. Alors on peut respirer, en espérant ne jamais être pris en grippe, pour une raison valable ou futile, par un(e) baveux(se) du groupe des cools et se mériter une étiquette pire que la peste. Alors on regarde les rejets se faire intimider avec un soupir de soulagement en se disant qu’on l’a échappé belle.