samedi 14 mars 2009

Les écologistes du mignon

Sauvons les phoques et leurs bébés blanchons, sauvons les ours polaires (blancs eux aussi), sauvons les manchots empereurs, les pandas (ils sont en partie blancs, ne l'oublions pas). Sauvons ! Sauvons !! Sauvons !!! Sauvons surtout ce qui est cute, oui.

Ne trouvez-vous pas ça bizarre qu'on ne voit personne brandir des pancartes pour empêcher l'extermination du crapaud équatorien aux purulentes pustules de muqueuse venimeuse qui, pourtant, joue un rôle prépondérant dans l'écosystème en se nourrissant principalement du parasite s'attaquant aux plantations de café dont la récolte fait vivre une bonne partie des habitants pauvres de la région ? Non, les écologistes et les émules qu'ils réussissent à embarquer dans leurs lubies n'ont de préoccupations que pour le cute et le mignon. Exit le mille-pattes borgne d'Indonésie. Oublié le grand tamanoir albinos des Andes. La nature étant ainsi faite, elle n'a pas favorisé toutes les espèces dans l'attribution des caractéristiques favorables à leur sauvegarde par la nature humaine.

Animaux de tous acabits, voici un indice de votre chance d'être sauvés de l'extinction par les humains : si vous avez déjà fait l'objet d'un jouet, mieux encore d'un toutou, vous êtes sauvés. Un groupe de go-gauche écologistes risque fort bien de vous prendre pour cause quelque part sur la planète et clamer que la Terre ne pourra pas continuer de tourner si vous disparaissez de sa surface. Toutefois, gare à vous si vous n'êtes pas beau à voir en peinture : dans un avenir plus ou moins rapproché, vous êtes promis à une disparition certaine. C'est plate, mais vous aviez juste à vous arranger pour être les premiers à piger dans le sac-à-faces des animaux. La prochaine fois, prenez exemple sur les loutres, koalas, lynx et autres animaux rusés que je soupçonne avoir coupé dans la file menant au Tout-Puissant. Sur Terre, c'est la loi du plus fort, quitte à tricher dès la création du monde pour se voir attribuer les plus beaux atouts fauniques. Quelqu'un d'ailleurs - je ne me rappelle plus qui- a déjà appelé ça la « sélection naturelle ».