dimanche 30 août 2009

De la dictature d'être en forme

« Faut que je me remette en forme ». Combien de fois j'ai entendu quelqu'un de mon entourage prononcer cette phrase. À chaque fois, je réprime un petit soupir de dépassement. Je vous le dis d'emblée, se «mettre en forme», je n'y crois pas. En fait, ce n'est pas tant que je ne crois pas en la chose, c'est plutôt que je ne crois pas au bien fondé de la chose.

En occident, la vie est des plus faciles. Ascenseurs, aspirateurs, escalateurs, lave-vaisselle, extracteurs à jus, tutti quanti... tout existe pour nous mener la vie douce et nous la rendre le moins pénible possible. Mais non, il y a encore du monde -et beaucoup- pour trouver qu'ils ne sont pas assez en forme pour leur vie qui leur en demande déjà si peu sur le plan physique. En occident de nos jours, on a jamais si peu eu besoin d'être «en forme». Si on se compare à bon nombre de pays où les conditions de l'humain sont encore précaires, c'est un grand luxe dont jouit notre partie du monde. À la lumière de cette observation, je décide de profiter pleinement de ce luxe.

Et ne me sortez pas l'argument que la santé est directement proportionnel à la forme physique (savant mélange flexibilité/musculaire/cardio). Si l'équation fonctionnait, des hommes sportifs ayant un cardio d'enfer ne péteraient pas d'une crise cardiaque à 42 ans. Je tiens d'ailleurs en exemple ma grand-mère, qui, maintenant rendue à 89 ans bien sonnés, va tous nous enterrer. Elle fait environ 5'1", a toujours eu la shape d'un tonneau et n'a jamais levé un balais de sa vie. Je doute même qu'elle ait jamais, même enfant, couru après un ballon. La vénérable dame pète le feu et n'a été admise à l'hôpital qu'une fois au cours des cinquante dernières années. Alors voulez-vous bien me faire rire avec votre supposé corrélation forme physique = santé.