vendredi 17 avril 2009

Sex and the City pour les nulles

Mesdames, faites-vous partie de cette horde de femmes de par le monde qui ont jubilé d'excitation l'été dernier lors de la sortie sur les écrans de cinéma de Sex and the City, le film ? Eh bien moi pas.

D'entrée de jeu, je vous annonce mes couleurs: si j'ai apprécié la série Sex and the City qui fut divertissante durant ses premières saisons -à la fin des années 90 cette émission est venue rafraîchir le paysage télévisuel destiné au public féminin- je trouve complètement ridicule le culte hystérique que lui voue un grand nombre de femmes. Lors de la première du film, à l'été 2008, on ne comptait plus les groupes d'amies qui se sont mises sur leur 36 (wannabe porteuses de Manolo Blahnik et de Prada) pour aller assister à cet événement qu'elles n'auraient manqué pour rien au monde. Peh-lease !!!!!!

Or, à l'époque de cette frénésie, pour ne pas critiquer dans le vide, je me suis imposée le visionnement du long-métrage en question. Bien mes amis, je ne fus pas déçue (puisque j'étais déjà assez cynique en partant). Quelle fable ridicule que ce Sexe à New York ! Pendant plusieurs jours, j'ai été complètement mystifiée à essayer de percer le mystère de cet engouement démesuré puis ça m'a finalement frappé : Sex and the City est un conte de fées moderne pour la femme occidentale entre 30 et 45 ans. Je soupçonne d'ailleurs qu'il y ait deux principaux groupes qui s'identifient aux quatre « héroïnes » de ce feuilleton cinématographique : 1er, les femmes qui vivent en ville et qui pensent que leur vie -le plus souvent plate comme la pluie- ressemble à s'y méprendre aux aventures vécues par Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda; 2e, les mères de famille installées en banlieue qui se disent que sans les obligations familiales qui leur incombent, elles mèneraient une vie aussi trépidante que les quatre filles de l'Upper East Side. Dans les deux cas, mesdames, vous vous gourez royalement.

Mais bon, faut croire que du côté de la gent féminine, je suis une exception. En effet, à mon grand dam (et au bonheur des autres), il parait qu'ils vont remettre ça. Les filles, préparez votre plus belle garde-robe pour l'été 2010, Sex and the City 2 s'en vient !!!

mardi 7 avril 2009

De la castration de l’homo-québécus

Je vous conte une anecdote vécue par une amie dernièrement. La fille, appelons-la Zoé, sort prendre un verre et manger une bouchée avec des amies un vendredi soir. La soirée finit trop tôt à son goût puisque les filles, dont le lit les appelait, déclarent forfait vers 23h. Zoé, toutefois, sent en elle vibrer l’appel des shooters de tequila. Et croyez-moi, lorsque cet appel se fait entendre, mon amie doit y répondre puisque c’est quelque chose d’assez rare (Zoé n’étant pas ce qu’on appelle une « party animal »).

En route vers chez-elle et après quelques messages-texte à un hypothétique compagnon de boisson, elle s’arrête dans un établissement pour étancher sa soif tenace. L’endroit est bondé d’hommes (ratio hommes/femmes d’environ 5/1) de son âge (fin vingtaine) offrant un potentiel quand même intéressant. Zoé s’attable au bar seule –chose qu’elle n’avait auparavant jamais faite- et commande trois tequilas, qui, l’espère-t-elle, noieront la petite voix qui crie « party » sous son plexus solaire. Zyeutant de temps à autre son cellulaire pour voir si la proposition de l’autre finira par se concrétiser, elle se dit qu’à la quantité d’hommes en rut dans la place, il y en a bien un qui viendra lui faire jasette. Comprenez-moi bien, l’endroit n’est pas particulièrement sophistiqué et on parle ici d’un débit de boisson à peine plus classe que les tavernes qui affichent candidement « bienvenue aux dames ». D’ailleurs, accrochée au-dessus du bar, la fausse tête d’orignal dont le panache sert de patère à de nombreux soutiens-gorge de toutes les couleurs nous le rappelle.

Comme la soirée est encore jeune, Zoé , après une petite pause suivant les trois tequilas, s’attaque à un verre de bière en fût. Durant tout ce temps, les hommes vont et viennent autour d’elle pour commander leurs consommations au bar. Je tiens maintenant à vous décrire mon amie. Elle est jolie (pour ne pas dire un pétard), bien proportionnée et possède quelques rondeurs harmonieuses situées aux bons endroits sur son corps. Bref, elle est loin d’être un pichou. Pourtant, durant l’heure (60 minutes!) où elle a été attablée au bar, aucun gars ne lui a adressé la parole. Pas un « Bonjour », aucun « Comment ça va? », pas même un « S’cuse… ».

Pendant une heure, une fille souriante et jolie est restée seule au bar sans qu’aucun gars ne lui adresse la parole. Merde ! Où est-ce que les hommes sont rendus ! Suis-je la seule à penser que cette histoire dénote un grand malaise dans notre société ? Les gars n’osent plus approcher les filles. Est-ce la faute des femmes qui ont trop souvent éconduit cavalièrement les hommes qui essayaient de les aborder ? Est-ce que les hommes sont rendus à ce point pissous ? Ou la situation paraissait-elle trop louche pour qu’un gars normal ose aborder une jolie fille normale seule un vendredi soir ?

Ces questions me trottent dans la tête et je n’ai malheureusement pas de réponse. Quelqu’un peut-il m’aider à éclairer ma lanterne ? Ai-je raison d’être habitée en ce moment par un diffus sentiment de découragement face à l’homo-québécus ?

* Pour votre information, après l’heure passée au bar sans avoir été abordée par aucun gars, même pas un agrès, Zoé s’en est retournée chez elle où elle s’est fait une dernière tequila avant d’aller se coucher.