samedi 28 février 2009

Québec, c'est mon ex

Réaction liée au commentaire de Patrick Lagacé sur le maire de Québec, Régis Labeaume.

Le maire Labeaume, coloré personnage de l’avis d’une majorité, n’a malheureusement jamais été mon maire. J’ai quitté la Vieille Capitale quelques mois avant qu’il ne commence à la diriger. Si Labeaume avait été le boss de Québec il y a quelques années, je n’aurais peut-être jamais quitté cette ville.

J’ai vécu à Québec 25 ans. Je connais et j’aime cette ville comme quelqu’un que j’aurais côtoyé intimement durant un quart de siècle. En fait, Québec c’est mon ex. Un ex avec qui je suis restée en très bon terme et que je revois (bien platoniquement) encore à l’occasion. Je lui rends visite quelques jours (parfois seulement quelques heures), je dîne en sa compagnie, je redécouvre son patrimoine et sa culture, et surtout, je m’émerveille encore à chaque fois devant son charme et son immense beauté.

On l’a souvent critiquée. Malgré ses nombreux efforts d’ouverture sur le monde et sa culture sans cesse grandissante, on l’a affublé de qualificatifs douteux : raciste, redneck, de droite, cosanguine. Québec, comme personne ni aucun autre endroit, n’est parfaite. Toutefois, même après l’avoir quittée, je suis encore toujours prompte à la défendre.

Cette affection et cette loyauté que je porte à Québec m’ont fait me gonfler de fierté l’été dernier, lorsqu’elle a fêté ses 400 ans. Enfin, on voyait le plein potentiel et le dynamisme de mon ex! Comme quelqu’un qui travaille depuis des années à se monter une crédibilité malgré les incessantes critiques parfois non-fondées, la ville a longtemps vécu avec le poids des préjugés à son endroit. En 2008, elle a enfin prouvé au reste du monde, mais surtout à sa rivale de toujours, Montréal the Great, qu’elle était capable de grandes, très grandes choses. À un point tel que j’ai regretté, durant quelques mois, ne plus faire partie de sa vie. Je n’ai jamais repensé à ma décision d’avoir quitté Québec mais en 2008, le temps d’un été, j’aurais aimé être encore sa blonde.

Lorsque je retourne à Québec, une foule de souvenirs et d’émotions me soulève, comme autant de choses que j’aurais partagées avec quelqu’un auprès de qui j'aurais vécu durant 25 ans. Toutefois, jamais aucun regret. Une entente parfaite de ce qui a été sans jamais me demander ce qui aurait pu être. Un grand respect pour ce qu’elle m’a apporté et fait vivre toutes ces années mais le souvenir de l’impossibilité de m’y réaliser. Je voue à la capitale un respect indéfectible et une loyauté à toute épreuve et elle me le rend bien. À bien y penser, Québec est le genre d’ex avec qui j’aurais dû avoir des enfants.