lundi 26 octobre 2009

Si Michel Rivard le chante...

Mon supermarché de quartier a rénové son magasin au cours des dernières semaines. Je le découvre presque tout neuf de ces travaux, avec, en prime, une section « eau de source » à faire fondre les glaciers les plus récalcitrants. De nos jours, le goût de l'eau semble avoir un prix.

Je suis perplexe face à ce nouveau snobisme : s'offrir un grand cru d'H2O. Un verre de limpide provenant des forêts tropicales des iles Fidji, une bouteille dont le contenu origine d'une source de montagnes calcaires de Laponie. Moi, le plus souvent, j'y vais avec le classique (et plus qu'abordable) Saint-Laurent Frappé, poussant l'audace jusqu'à filtrer le tout au charbon. Mais un doute persiste. Suis-je en train de m'empoisonner à petit feu ?

Depuis quelques années, d'aucuns jettent les hauts-cris contre l'eau embouteillée. Un non-sens à leurs yeux. Pire : un réel désastre environnemental. Dans ce débat, je ne sais trop où me situer. Je pense bien simplement que si certaines personnes accordent une telle importance au goût de l'eau qu'elles ingurgitent, elles ont bien le droit de payer pour ce luxe. Ces gens doivent accorder autant d'importance au goût, à la couleur et l'arome des vins qu'ils dégustent. Moi, je les choisis plutôt pour leur étiquette et leur prix. S'ils goûtent bon, c'est un bonus. À vrai dire, c'est un peu la même chose pour mon eau. M'offrir une belle bouteille d'eau design, pourquoi pas ? Pour ce qui est du goût de son contenu, je ne saurais trop dire. De toute façon, elle se retrouvera plus souvent qu'à son tour remplie à répétition du bon vieux Saint-Laurent Frappé.