mardi 3 novembre 2009

Réjeanne, t'as pas changé !

Il y a quelques semaines, sur les ondes de Télé-Québec, j'ai revu le film Réjeanne Padovani de Denys Arcand. Le timing était excellent. Des scandales de corruption dans l'attribution de contrats d'infrastructure venaient tout juste d'éclater à la ville de Montréal. Je doute que la programmation de ce film à ce moment là ait été fortuite. Si ce fut le cas, je veux que le responsable de la programmation cinématographique à Télé-Québec me tire aux cartes.

En gros, le film traite, en trame de fond, de magouille entre des grandes entreprises -italiennes- de la métropole et les gouvernements provincial et municipal. C'est loin d'être un film d'action. On y suit plutôt une sorte de huit-clos, une soirée donnée par un entrepreneur chez-lui en l'honneur de l'inauguration d'une portion d'autoroute qu'il vient d'achever de construire. Parmi ses invités, le ministre des transports, le sous-ministre, le maire de la métropole... bref, tout le gratin politique et son frère.

J'avais vu ce film il y a plusieurs années, vers la fin de l'adolescence. Je l'avais trouvé incroyablement plate et long. Probablement qu'à l'époque, je n'avais pas la maturité pour comprendre les subtilités dépeintes par Arcand (tout comme je n'avais pas compris l'intérêt du Déclin de l'empire américain quand je l'avais vu à 11 ans en programme double dans un cinéma de village). Toutefois, aujourd'hui, avec mes yeux et surtout ma tête d'adulte, Réjeanne Padovani prend un tout autre sens. En ces temps de corruption où le gouvernement du Québec fait tout pour balayer sous le tapis la possibilité d'une enquête, ce film est d'autant plus d'actualité. Même s'il date de 1973, le scénario est comme ancré dans une réalité qui semble perdurer. Tellement d'actualité que même les vêtements et les lunettes des personnages du film semblent être les mêmes que ceux portés de ces temps-ci par les hipsters du Plateau. C'est dire !

Comment on dit ça déjà ? Plus ça change, plus c'est pareil...

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